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Libération
L'actuscope de Denis Muzet

«Mitterrand tenait en considération la classe ouvrière»

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publié le 14 mai 2011 à 0h00
(mis à jour le 15 mai 2011 à 16h36)
Chaque samedi, Denis Muzet, président de Médiascopie, rend compte de l'actualité vue par un panel de l'institut qu'il dirige.

L'anniversaire des 30 ans de l'accession de Mitterrand au pouvoir a remonté le moral de certains : «Je me souviens de la liesse de la population», témoigne une femme. «La famille socialiste s'est rassemblée, se réjouit un homme, y a une certaine "tontonmania", pas seulement au PS ; j'ai même entendu Debré qui trouvait un mérite à sa politique.»«Ça a changé tellement de choses, explique un technico-commercial, il a fondé son accession sur une refonte complète de la société, y a eu les grands travaux, l'Opéra Bastille, la ligne 14, la BNF…»«La suppression de la peine de mort, les radios libres», poursuit une femme.

«Mitterrand c'était le courage en politique ; ceux qui veulent lui succéder revendiquent ses idées, mais est-ce qu'ils ont vraiment le courage d'avancer ?», s'interroge un Sétois. «C'était quelqu'un qui tenait en considération la classe ouvrière, et ça on ne le ressent plus aujourd'hui», enchaîne une éducatrice. «C'est plus la même société, remarque un homme, la France a changé.»

Cette nostalgie redonne «beaucoup d'espoir à gauche pour 2012», note un électeur communiste.

«Oui, explique une femme dans le Nord, mais j'ai peur qu'il y ait un grand décalage entre l'idéalisme et la réalité. Le socialisme de Mitterrand et celui d'aujourd'hui n'ont rien à voir. Y a eu beaucoup d'illusions quand les socialistes étaient au pouvoir, et quand ils ont gouverné c'était avec la réa