Menu
Libération
Portrait

De Sarcelles au FMI, le parcours entaché d’un surdoué

Article réservé aux abonnés
Brillant, apprécié par la droite et les milieux d’affaires, estimé au-delà des frontières, l’ancien ministre des Finances pâtit de sa difficulté à mener des campagnes de terrain, malgré sa bonhomie.
Lors d'un sommet européen des ministres des Finances, en 1997 au Luxembourg.
publié le 16 mai 2011 à 0h00

De la renommée, il ne lui manquait que la disgrâce. Surdoué de la politique et de l’économie, DSK avait franchi toutes les obstacles. Avec maestria. Après trente-cinq ans de vie publique, l’homme qui rêva un temps du prix Nobel régnait sur le Fonds monétaire international, au sommet de son art, et au moment même où une violente crise financière secouait la planète. En redorant le blason de cette institution vieillie, il prenait une nouvelle dimension et s’affichait à l’égal des plus grands sur la scène internationale. L’avenir lui souriait. Un destin national lui tendait les bras. Jusqu’à ce samedi 14 mai.

Qui se cache vraiment derrière cet homme de 62 ans, original en politique, programmé pour diriger la France, et aujourd’hui foudroyé par un scandale dont nul ne sait encore comment il pourrait en sortir ? Un séducteur sans limite, un social-libéral «rassurant» dans un monde tourmenté, un dirigeant hors norme et inclassable, un amoureux de la vie… Dominique Strauss-Kahn est tout cela à la fois, un homme aux multiples facettes qui n’a jamais livré toutes ses vérités.

L’attirance des très grands

Deux fois déjà, Dominique Strauss-Kahn a cru toucher le fond : en novembre 1999, quand il fut contraint à la démission de son poste de ministre des Finances à la veille d'une mise en examen dans une affaire d'emplois fictifs touchant la Mutuelle nationale des étudiants de France ; puis en octobre 2008, après la révélation d'une liaison extraconjugale avec une économiste hongroise du FMI. Dans les deux cas, il en s