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Libération
Reportage

Sarcelles: «C’est bizarre que ça arrive maintenant»

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publié le 16 mai 2011 à 15h51
(mis à jour le 16 mai 2011 à 17h13)

Sorti d'une tour, élégamment vêtu, un vieil homme d'origine maghrébine refuse de s'arrêter: «Strauss-Kahn, je ne l'ai jamais aimé, qu'il aille au diable!» Cette réaction tranchée est l'une des rares qui soit hostile à l'ancien maire et député de Sarcelles (Val-d'Oise). Dans une ville multiconfessionnelle où les tours HLM côtoient les petites maisonnettes, presque tous les habitants rencontrés suivent l'affaire, mais doutent de la culpabilité de Dominique Strauss-Kahn.

«Quand j'ai vu ça hier à la télé, ça m'a fait comme un coup de poignard dans le cœur», relate Maria, sarcelloise depuis 26 ans. «Je l'aime bien, son sourire, tout ça, je l'ai rencontré quelques fois, c'est un homme chaleureux», souligne cette dame d'un cinquantaine d'années. «Et puis c'est l'Amérique et on ne sait pas qui c'est cette fille. Moi si je vois un homme tout nu dans une chambre, je me retourne et je m'en vais! Bon après, c'est comme vous, comme mon fils ou comme le Président, s'il est coupable, il doit être condamné.»

«Mise en scène»

A un arrêt de bus, du côté de Sarcelles-Village, la partie plus bourgeoise de la ville, une femme d'origine haïtienne est encore plus radicale: «Même si on me montrait la culotte déchirée de cette fille, j'y croirais pas! C'est une mascarade! Le Sofitel, ce n'est pas un Formule 1, on ne rentre pas n'importe comment dans une chambre. Je ne dis pas que c'était un bon maire, Sarcelles, c'est de la merde, mais il était ultra favori et quand on est aussi