Trop tôt et pas à la loyale. Pour François Hollande, la sortie de route de DSK n'est pas forcément une bonne nouvelle. A première vue le député de Corrèze qui se profile en «président normal» mettant «la France en avant» devrait tirer profit des déboires de son rival. Hollande était le challenger, il serait donc le favori dans la course à l'Elysée. Sauf que, depuis deux mois, c'est le duel avec le directeur du FMI qui lui a permis de hisser son statut de présidentiable et de doubler Martine Aubry dans les sondages.
Le voilà donc privé de sparring-partner. D'où l'insistance de l'intéressé et de ses proches à ne pas enterrer DSK. «Le système américain est accusatoire. Si la femme de chambre se rétracte, toute l'affaire peut s'effondrer en vingt-quatre heures», rappelait hier le député André Vallini. Hollande était le plan B en cas de défection de DSK, et rue de Solférino, on ne le voit pas devenir le plan A : «Dans le parti, Hollande était attrape-tout. A la fois le candidat de la gauche responsable, celui de la légitimité en tant qu'ex-premier secrétaire, et la gauche du parti hostile à DSK allait pactiser avec lui, explique un secrétaire national. Avec Aubry candidate, Hollande ne va pas récupérer la plupart des strauss-kahniens, ni les anti-FMI. Et se retrouve déporté à droite.» L'enjeu pour Hollande consiste donc à profiter du tumulte pour se détacher du peloton et engranger des ralliements au sein du PS. «Des hollandais pass