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Libération

Marine Le Pen. Pas forcément une bonne nouvelle

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publié le 17 mai 2011 à 0h00

Un boulevard pour le Front national et sa présidente ? Pas si sûr. La chute de la maison Strauss-Kahn réunit pourtant tous les ingrédients qu'affectionne l'extrême droite : un homme de gauche, riche, symbole de l'establishment international, et dont l'épouse avait, en 1988, fait condamner l'organe du Front national qui l'avait traitée de «pulpeuse charcutière casher». Les théories du complot peuvent aussi conforter l'électorat du FN dans son rejet de la classe politique. Mais dans ses réactions, Marine Le Pen est «restée assez sobre», souligne le sociologue Sylvain Crépon, spécialiste du FN, tout en «jouant, comme son père, la carte du franc-parler».

Quand Marine Le Pen s'indigne de la mauvaise image de la France donnée par cette affaire, elle ne dit pas autre chose que l'UMP Nathalie Kosciusko-Morizet. Là où elle peut se démarquer, c'est en évoquant ouvertement les rumeurs sur «les rapports légèrement pathologiques que M. Strauss-Kahn semble entretenir à l'égard des femmes». Il lui suffit d'afficher un peu moins de retenue dans ses propos pour faire entendre sa différence, alors que l'Elysée a passé des consignes de discrétion.

Reste que la mise hors-jeu de DSK n'est pas forcément une bonne nouvelle pour la présidente du FN. Marine Le Pen confiait au lendemain de la manifestation du 1er mai qu'il était pour elle l'adversaire «idéal» pour le second tour de 2012, car elle voyait en lui l'incarnation du «mondialisme».