«J'ai passé moins de temps à Washington que De Gaulle à Londres.» La formule est osée, mais c'est ainsi que parlait Dominique Strauss-Kahn le 28 avril. Sûr de lui. Totalement déterminé à être candidat à la présidentielle. Et, par-dessus tout, déjà vainqueur dans sa tête.
Le directeur général du FMI est arrivé en avance à ce déjeuner confidentiel avec Libération dans un restaurant du IIe arrondissement de Paris. Avant de passer à table, il fait mine de s'étonner de l'intérêt qu'ont pour lui les paparazzi. Il s'inquiète surtout des téléphones portables et assure avoir laissé le sien au vestibule, soupçonnant les coups tordus de «Guéant», le ministre de l'Intérieur. Néanmoins, fort détendu, souriant, il met tout de suite les pieds dans le plat.
«Concordance». Oui, il sera candidat à la primaire du PS et se fait «un devoir pour le pays qui va tellement mal» de se lancer dans la bataille de l'Elysée. «La France est en déclin, pas en décadence.»«L'Etat est dévalorisé», poursuit-il. Nicolas Sarkozy a, selon lui, «cassé les principaux repères du modèle français». Et sa pratique du pouvoir va à l'encontre de la «sérénité qu'il faut dégager lorsqu'on occupe la fonction» de président de la République. DSK, qui semble avoir avalé et digéré quantité de sondages «qualitatifs», le dit sans ambages : «Je suis aujourd'hui la concordance de tout ce que veulent les Français : la compétence rec