Que restera-t-il de DSK au FMI ? L'image du sauveur d'une institution en péril, revigorée à la faveur d'une crise sans précédent ? Un pilote qui a tenté d'infléchir l'orthodoxie économique, mantra de ce paquebot de 4 000 fonctionnaires, au point d'asséner, ce 4 avril à l'université de Washington : «Le consensus de Washington est derrière nous» ? Les symboles d'un visionnaire réhabilitant le rôle de l'Etat, fustigeant les «politiques de dérégulation et de privatisation» ?
«Cet échafaudage s'est effondré sur le passage de la crise», dit-il ce 4 avril, où il gauchise (opportunément) son discours. Il cite alors Keynes : «Le capitalisme n'est pas intelligent. Il n'est pas beau. Il n'est pas juste. Il n'est pas vertueux.» Vertueux ? A sa façon, DSK a tenté de l'être. «Il s'est trouvé au bon endroit, au bon moment», a résumé François Bourguignon, ex-vice-président de la Banque mondiale. «Lui ou un autre : cela n'aurait rien changé. Si le FMI est revenu au centre de la photo, c'est que la crise fut exceptionnelle», ajoute un diplomate. «Non, il a eu une vue keynésienne de la crise et son bilan est positif», dit Michel Aglietta, économiste au Cepii. Dominique Plihon, président du conseil scientifique d'Attac, reconnaît que l'homme s'en sort au moins par un bon point : «C'est un économiste brillant et intelligent, et cela changeait. Au moins, il avait une vision qui l'a amené très vite à tirer la sonnette d'alarme. Et à