Attablée à une terrasse, dans le centre de Marseille, Josette prévient qu'elle n'est «pas politisée». Elle fait répéter la question, le temps de rassembler ses idées : «DSK ? Si c'est vrai, je pense que cela va ouvrir les yeux sur ces gens qui naviguent dans des sphères où ils se croient au-dessus de la loi.» Elle s'arrête un temps, lève le menton, réfléchit encore, puis ajoute : «Mais très honnêtement, les élections ne sont pas loin… Je me demande si ce n'est pas un coup monté.» Elle a 62 ans, était vendeuse de confection - «dans un magasin pour hommes», précise-t-elle, comme pour signifier qu'elle connaît bien l'engeance. Jusque-là distinguée, elle ajoute soudain : «Il faut bien qu'ils trempent leur plume quelque part, celui-là est comme les autres. Il n'a pas dû apprendre le tantrisme.»
«CIA». Les mots varient, mais la réflexion de Josette résume assez bien la pensée générale dans ce quartier populaire du centre de Marseille. Les réflexions graveleuses succèdent aux réponses rigolardes et, surtout, l'incrédulité domine. On parle de «piège», de «complot», de «coup monté».
Ute, 58 ans et sans emploi, ne croit «pas une seconde» à la culpabilité de Dominique Strauss-Kahn. Elle considère qu'il est «impossible de se mettre dans une situation pareille quand on va devenir président de la République dans un an». Son mari, Serge (62 ans), kinésithérapeute, comptait voter pour lu