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Libération
EDITORIAL

Réaction

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publié le 20 mai 2011 à 0h00

L'audience suivie en direct sur Twitter, via les journalistes français présents sur place. Dont Libération. Messages courts. Faits bruts. L'arrivée d'Anne Sinclair. L'entrée de DSK, rasé, costume gris anthracite, sans menottes. Le sourire qu'il échange avec sa famille. Puis les interventions de la défense, la première pour demander qu'il n'y ait pas d'images alors qu'une caméra est déjà en place dans la salle du tribunal. Refusé. Audience planétaire. Suspension des débats. Pendant l'interruption, les premières images arrivent en léger différé sur les chaînes d'information en continu. Folie que cette boucle multimédia et ce flux d'informations qui se consomment sur tous les écrans à la fois, ordinateur, téléphone, télévision. Sidération intacte devant cette affaire qui garde, plusieurs jours après, la même force captivante. Et sentiment de voir à l'œuvre, sur tous ces canaux, un système judiciaire qui fonctionne et une démocratie exemplaire. Si la justice américaine peut, à juste titre, être critiquée pour la punition médiatique qu'elle inflige aux prévenus, l'obscénité vengeresse de la mise en scène de sa propre puissance, il faut aussi lui reconnaître sa capacité de réaction rapide, son recours extrêmement modéré à la détention préventive. Si un inculpé n'a pas à être en prison en attendant son procès, il en sort. Et vite. Quitte même à se déjuger et à revenir sur une décision prise l'avant-veille par un autre magistrat. Sur tous ces points, la France, qui a été pr