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Clearstream : l’heure des oubliés

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Clearstream, l'appeldossier
Cette semaine, le procès a donné la parole aux nombreuses victimes des listings trafiqués.
publié le 21 mai 2011 à 0h00

Nicolas Sarkozy ayant déserté le banc des parties civiles, le procès en appel de l’affaire Clearstream est plus serein. Et on peut enfin s’intéresser aux vraies victimes : industriels, financiers, policiers, éditeurs, journalistes ou people. Plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées soupçonnées d’avoir des comptes bancaires dans des paradis fiscaux, car présentes dans les fameux listings trafiqués par le couple infernal Jean-Louis Gergorin-Imad Lahoud (les deux se renvoyant la responsabilité de l’ajout des noms). Leur point commun à tous ? Avoir été des ennemis de Gergorin, ou avoir eu des contentieux avec Lahoud. Mais certains ne comprennent toujours pas pourquoi leur nom s’est retrouvé là. En première instance, 17 d’entre eux, qui s’étaient constitués parties civiles, avaient obtenu au total 700 000 euros de préjudice moral. Une information éclipsée par la relaxe de Dominique de Villepin. Cette semaine, les audiences leur étaient consacrées, et ils ont pu se faire pleinement entendre.

Il y a Edwy Plenel, le patron de Mediapart. Il est venu pour «défendre l'honneur des victimes», qui ont été les «oubliés de cette instruction». «L'histoire est lointaine, elle décline avec le temps, mais il faut s'interroger sur l'impact de la calomnie, lance l'ancien directeur de la rédaction du Monde. J'ai été frappé de stupeur, en 2006, en lisant dans la presse que mon nom s'y trouvait. Pendant deux ans, des personnalités au cœur de l'Etat et dans le monde de