Trop risqué. Du moins, pour l'heure. Tout à sa volonté de se montrer irréprochable en refusant l'exploitation politique de l'affaire Strauss-Kahn, Nicolas Sarkozy «laisse infuser» dans les esprits, comme dit un de ses anciens ministres. La tentation est pourtant grande chez lui, comme à l'UMP, d'attaquer le PS sur l'un de ses thèmes de prédilection : la morale. François Hollande, Martine Aubry, Ségolène Royal : tous ont en commun d'avoir tancé le Président sur «la crise morale» qui frappe le pays. Mais la bataille que le PS entendait livrer en pointant les comportements et les amitiés de Sarkozy avec ses riches amis n'est à l'évidence plus au goût du jour. Si l'Elysée observe avec gourmandise la manière dont les dirigeants socialistes prennent leurs distances avec le «camarade DSK», il est hors de question «de faire une course à la morale», prévient le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé.
Persuadé que le chef de l'Etat ne laissera pas passer une telle occasion, un haut responsable socialiste prévient : «S'il nous attaque sur la morale, on lui dira que c'est lui qui a nommé Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI. On lui dira aussi : "Et toi, tu as été ministre de l'Intérieur, que savais-tu ?"» Nicolas Sarkozy n'ignore rien, par exemple, des multiples frasques de son compère Patrick Balkany député-maire (UMP) de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). L'ex-championne de judo Marie-Claire Restoux a renoncé, en avril 2010, à être sa suppléan