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Libération
Éditorial

Les urnes resteront vides

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L'affaire DSKdossier
publié le 21 mai 2011 à 0h00

Notre sacro-saint modèle démocratique aurait-il vécu ? L’affaire DSK ajoute-elle au péril ? Oui, si la classe politique, les socialistes surtout, continue de soutenir l’idée d’un complot ourdi par on ne sait qui, pour on ne sait quoi, contre leur ami, quitte à en passer par une manipulation des esprits dangereusement antidémocratique. Quand les puissants s’élèvent pour cuirasser l’un des leurs, ils ouvrent un boulevard à un autre désastre. Marine Le Pen en a rêvé. Le PS le fait. Et les électeurs dans tout ça ? Ils vont boycotter le scrutin.

Et si la leçon de démocratie nous venait du Mexique ? C’est l’opinion du poète mexicain Javier Sicilia, devenu leader d’un mouvement de colère de l’opinion, atterrée de voir le pays mis à feu et à sang, sans réaction de la classe politique vautrée dans une corruption assassine. Sicilia brandit une menace terrible : si la violence reste le seul moyen d’expression au Mexique, à la prochaine élection, c’est juré, les urnes resteront vides.

En France, la question se pose déjà à chaque élection face au score sidéral de ceux que l'on appelait jadis les «pêcheurs à la ligne». Ces abstentionnistes sont sciemment confondus ici avec les adeptes du bulletin blanc alors qu'il s'agit d'un vote sanction. En Belgique, ce vote est comptabilisé, en contre-partie de l'obligation de remplir son devoir électoral, sous peine d'amende. Sans rapport, le plat pays vit une situation inédite. Depuis un an il est sans gouvernement. Et les institutions ? El