Pour les femmes journalistes qui ont suivi Dominique Strauss-Kahn, l'affaire DSK a pris une tournure assez curieuse, et à tout le moins dérangeante ces derniers jours. Ainsi, a-t-on pu découvrir dans le «Making of» publié dans Libération de mercredi, une journaliste de Libération s'exprimer en ces termes : «A partir du moment où l'on ne peut envoyer une femme seule l'interviewer, c'est une forme de violence, un homme politique doit savoir se tenir.»
Qu'est-ce à dire ? Que toutes les journalistes ayant suivi DSK étaient menacées d'agression ? Que faudrait-il penser dès lors de ces rédacteurs en chef qui durant de longues années ont confié ce type d'exercice à leurs consœurs ? Ou bien faut-il supposer que ces rédactrices si obligeamment jetées par leur hiérarchie dans les griffes d'un «malade» ont préféré taire ces agressions pour - allez savoir - conserver leur poste ? Ou, mieux encore, que les mêmes se félicitaient d'un face-à-face caliente qui, pour peu qu'elles se montrent «accommodantes», les assurait d'une moisson d'informations privilégiées ?
Cette dernière hypothèse, qui augurerait mal de la déontologie et de la compétence professionnelle des femmes, a trop souvent alimenté les fantasmes - et les quolibets - de leurs collègues masculins pour être balayée d’un revers de main.
Surtout, quelle conclusion faudrait-il tirer d’un tel état de fait ? Bien sûr, que les hommes politiques doivent travailler leur comportement. Mais à défaut, au nom