Comme un vieil immeuble bourgeois dont la façade, après un bombardement, se serait effondrée d’un coup, l’image d’un Dominique Strauss-Kahn livide entre deux flics new-yorkais met à nu nos papiers peints décatis et décollés, nos sanitaires douteux, notre secrète mesquinerie domestique soudain exposée aux regards du monde entier : on a beau déployer des efforts d’imagination, on peine à mesurer la stupéfaction des pays civilisés, devant cette étrange principauté pourtant démocratique, dont le principal parti d’opposition et la presse unanime étaient prêts à porter au sommet un obsédé sexuel notoire. «Vous ne saviez rien ?». «Vous n’aviez rien remarqué ?» : toutes ces questions, plus ou moins gentiment posées par «l’étranger» aux camarades de parti et aux journalistes politiques, sont hélas légitimes.
Parmi les petits secrets révélés, la connivence entre journalistes et politiques, bien connue, mais qui éclate au grand jour incidemment : après l'arrestation de DSK, trois journaux (Libé, L'Obs et Marianne) révèlent que leurs états-majors ont déjeuné deux semaines plus tôt avec lui, et qu'il leur a presque avoué, sans le dire tout à fait, mais en le laissant comprendre, que sa candidature était une évidence. L'ont-ils écrit ? Non. Il fallait garder le secret. Vous pensez bien, si ces barbares sans cœur du FMI l'avaient appris, ils auraient été capables de faire des misères à Dominique ! Et un hiérarque de Marianne de raconter sans rire, à la té