Ni le chef de l'Etat ni la présidente du Front national ne semblent pour l'instant tirer profit de la mise hors-jeu de Dominique Strauss-Kahn. Selon notre sondage Viavoice pour Libération, Nicolas Sarkozy voit sa cote de popularité baisser d'un point, avec 32% (33% dans notre enquête des 4, 5 et 6 mai) d'opinions positives et 64% de négatives (contre 63%) ; tout comme Marine Le Pen, créditée de 24% d'opinions positives (23% début mai) et 72% de négatives (71%).
C’est plutôt inattendu. Le soupçon que l’affaire DSK fait peser sur le comportement des hommes de pouvoir aurait, en effet, pu nourrir un regain de populisme. Le refus de Nicolas Sarkozy d’exploiter une situation qui embarrasse le Parti socialiste aurait pu faire remonter le Président dans l’estime des Français. Sans oublier l’annonce de la grossesse de Carla Bruni. Il n’en est rien. Encore faut-il pour l’heure rester prudent : si l’affaire DSK devait engendrer un rejet des élites ou un discrédit de la gauche, sa traduction dans les enquêtes d’opinion pourrait ne pas être visible tout de suite. Tout au plus peut-on relever que les personnalités qui progressent sont toutes perçues comme incarnant une certaine «normalité» dans le paysage politique : ni «bling-bling» ni imprécateur.
Dans le couple exécutif, François Fillon poursuit sa grimpette amorcée en janvier. Tombé alors à 41% d'opinions positives, son plus bas niveau depuis 2007, le Premier ministre gagne de