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Clearstream : le parquet ne ménage pas Villepin

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Procès . 15 mois de prison avec sursis ont été requis contre l’ancien Premier ministre, pourtant qualifié de «pion» par des faux listés.
L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin au Palais de Justice de Paris le 23 mai 2011. (© AFP Mehdi Fedouach)
publié le 24 mai 2011 à 0h00

Le parquet de Paris persiste et signe : Dominique de Villepin serait coupable de dénonciation calomnieuse dans l'affaire des faux listings Clearstream. Du moins de «complicité par abstention», concept issu de l'imagination fertile du procureur de la République, catalogué chiraquien avant de se couler dans le moule de la sarkozie. Et donc de requérir quinze mois de prison avec sursis contre l'ex-Premier ministre. C'est un poil moins qu'en première instance, le parquet ayant alors requis dix-huit mois avec sursis, avant relaxe. Petit bras ?

«Chapeau». Dans l'ordre protocolaire de l'affaire Clearstream, le parquet a dû revisiter sa répartition des rôles. En première instance, il accablait au premier chef Jean-Louis Gergorin, ancien vice-président d'EADS, comme le cerveau des faux listings, en requérant dix-huit mois de prison ferme, contre quinze pour sa petite main informatique, Imad Lahoud. Le tribunal ayant renversé les rôles (18 mois ferme pour Lahoud, 15 pour Gergorin, relaxe pour Villepin), le parquet a dû se remettre au goût du jour en appel. Haro sur Lahoud (15 mois ferme), le faussaire présumé, «un escroc, un vrai, menteur et affabulateur même si le chapeau est trop large pour être porté par lui seul». Un bémol sur Gergorin (12 mois ferme), «victime de lui-même, corbeau voulant se faire passer pour un pigeon». Et service minimum - mais néanmoins obligé - sur Villepin, qui par fonction aurait dû tout savoir et faire cesser.

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