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Libération

«Ophelia», une femme entre deux feux

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Aujourd’hui sous protection policière, l’accusatrice de DSK devra, en plus du procès, affronter le regard d’une communauté conservatrice.
Une feuille est apposée sur la porte d'entrée du domicile de la femme de chambre du Sofitel, le 17 mai 2011 dans le quartier du Bronx à New York. (photo AFP)
publié le 25 mai 2011 à 0h00

Personne ne répond plus derrière la porte noire de l'appartement 4G. En bas, dans le hall de cet immeuble en briques de six étages du Bronx, le nom à côté de la boîte aux lettres est toujours celui de l'ancienne locataire. Mais c'est bien là que la femme de chambre qui a accusé Dominique Strauss-Kahn d'agression sexuelle a emménagé en janvier. Sur le palier, une voisine, Zulema Zuniga, explique en espagnol «qu'elle est très gentille et très polie». «Elle est arrivée il y a cinq mois avec sa fille, poursuit-elle, elle partait tôt le matin et rentrait tard le soir. Mais je la croisais le dimanche. Elle me disait bonjour. Elle était comme moi, elle ne parlait pas bien anglais et sa fille parlait souvent à sa place. Elle ne voulait pas se faire remarquer.» Dans l'ascenseur, une autre résidente, Amanda, en dresse un portrait similaire : «Une jolie femme qui ne faisait pas de bruit et n'a jamais causé de problèmes.»

«Take away». Dix jours après l'arrestation de l'ex-patron du FMI, de nombreuses interrogations subsistent sur celle qui est au centre de l'affaire. Placée sous la protection de la police, la jeune femme de 32 ans, d'origine guinéenne, réside dans un lieu tenu secret et elle a décidé de garder le silence. Son avocat, Jeff Shapiro, ne dit pas grand-chose non plus. L'identité de la femme de ménage est connue et a été publiée par des médias français, mais les autorités américaines ne l'ont pas divulguée, comme le veut la procédur