Le procès en appel de l'affaire Clearstream s'est achevé hier, avec la plaidoirie d'Imad Lahoud, le faussaire présumé des listings, affublé au cours des débats de divers noms d'oiseaux : menteur pathologique, escroc au renseignement… Son avocat, Me Olivier Pardo, a fait avec les moyens du bord : «Vous n'avez aucune preuve que Lahoud aurait falsifié les listings.» Et de renvoyer la responsabilité - au moins intellectuelle - des faux listings à Jean-Louis Gergorin, qui l'avait embauché à EADS : y figurent des noms «mal orthographiés que seul Gergorin connaît». Mais c'est reconnaître à demi-mots que Lahoud les aurait rajoutés sur instruction orale.
Jean-Louis Gergorin a également encaissé les qualificatifs peu flatteurs : parano, complotiste, retors… Son avocat, Me Hervé Temime, s'en est tenu à l'essentiel : ce brillant esprit pouvait-il imaginer que les listings étaient frelatés ? «Lahoud aurait dupé tout le monde sauf Gergorin ! C'est impossible car Gergorin, et ses obsessions du complot, est justement le plus friable à la manipulation.»
La veille, les avocats de Villepin, relaxé en première instance, avaient lâché les chiens. Me Luc Brossolet, sonnant la charge contre les juges d'instruction, obsédés par la rivalité Villepin-Sarkozy : «On n'a jamais vu une enquête aussi tendancieuse. Ils ont été en dessous de tout : ce sont eux qui ont plongé dans le fantasme du complot politique.» Me Olivier d'Ant