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Libération

Lagarde : la charge du juge Jean-Louis Nadal

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Affaire Tapie . L’avocat général de la Cour de cassation a dressé un réquisitoire sévère contre la ministre.
publié le 27 mai 2011 à 0h00

Le G8 a fourni au président de la République une occasion en or de vanter les mérites de Christine Lagarde, candidate à la tête du FMI. Mais l'exercice a été moins plaisant que prévu : il a reconnu que ses partenaires l'avaient interrogé sur les possibles ennuis judiciaires de sa ministre des finances dans l'affaire Tapie-Crédit lyonnais. «Tous les problèmes ont été évoqués. La transparence ne me choque pas» et «les risques sont aisément maîtrisables». Maîtrisables ? L'avenir le dire. En attendant, l'affaire Bernard Tapie continue d'empoisonner Lagarde. Hier, Mediapart a dévoilé des extraits du réquisitoire de l'avocat général de la Cour de cassation suggérant la saisine de la Cour de justice de la République (CJR).

«Gravité». Jean-Louis Nadal, plus haut magistrat du parquet de France, n'a pas mâché ses mots. Il pointe «la gravité et l'importance des faits qui peuvent être reprochés à la ministre de l'Economie». Lagarde a beau proclamer avoir «toujours agi dans l'intérêt de l'Etat et dans le respect de la loi», le procureur n'y croit pas. Oui, «la ministre a constamment exercé ses pouvoirs pour aboutir à la solution favorable» à Tapie. Rien ne prédit que Lagarde puisse un jour être condamnée par la CJR pour «abus de pouvoir», d'autant que le tribunal administratif a déjà statué sur son cas. Il avait proclamé l'an passé que la ministre n'aurait commis aucune «erreur manifeste d'appréciation» en val