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Libération

Mazarine, ni vue ni connue ?

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Dans les archives de «Libé», il y a dix-sept ans. Les médias français doivent-ils s’aventurer sur le terrain privé des politiques ? Après la publication dans «Paris Match» d’une photo de François Mitterrand et de sa fille, le débat est lancé.
Mazarine Pingeot (L), daughter of former French President Francois Mitterrand, and Socialist party head Martine Aubry attend ceremonies to mark the 15th anniversary of the death of Mitterrand in Jarnac, southwestern France January 8, 2011. REUTERS/Regis Duvignau (FRANCE - Tags: POLITICS) (REUTERS)
publié le 28 mai 2011 à 0h00

Aujourd’hui, la mode est au tutti frutti : on mélange tout, on shake vigoureusement et on sert glacé. En fonction de quoi, les règles disparaissent sous l’érosion de cette très forte agitation, le ragot est soudain élevé au rang de certitude, l’information à celui de racontar, le lecteur-auditeur-spectateur, en théorie également citoyen, est bon pour des séances répétées de mal de mer.

Pourquoi évoquer - publiquement s’entend - l’existence d’une jeune femme, fût-elle la fille naturelle du chef de l’Etat ? Elle ne constitue pas à proprement parler un secret.

Elle est née avant 1981 et, régulièrement, Minute consacrait un poulet à la vie privée de Mitterrand, avec le nom de la mère et celui de la fille. Mais comme cette jeune femme n'exerçait aucune fonction officielle, qu'elle n'influençait pas de manière occulte la politique française, son nom ne franchissait pas la frontière respectée de la vie privée.

D’autant qu’à la différence de certains politiques anglais ou américains, François Mitterrand n’a jamais consacré un discours de sa carrière politique à vanter les vertus fondamentales de la monogamie et de la fidélité conjugale. Jusqu’à l’apparition sur la scène européenne de Philippe de Villiers, le combat pour les valeurs traditionnelles n’a jamais été, du moins dans la période moderne, le credo de la politique française. La chasse au double langage n’affectait pas ce domaine de la vie des hommes politiques. Avec Philippe de Villiers, on y vient.

L’exception française