Il lâche l'affaire. Daniel Cohn-Bendit ne participera pas au congrès d'Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) qui se déroule de vendredi à dimanche à La Rochelle (Charente-Maritime). «Je n'irai pas, confie-t-il à Libération.Pour moi, la boucle est bouclée. Mon intervention dans la politique interne d'EE-LV, c'est fini. Je reste simple coopérateur et ne participerai plus qu'à des initiatives ponctuelles.» Nouvelle bouderie du «Schtroumpf grognon», comme l'avait traité Cécile Duflot, la numéro 1 d'EE-LV, lors des journées d'été des écologistes à Nantes en août ? «Je lui ai parlé. C'est dommage. Il continue de réfléchir. Comme à Nantes, il va peut-être venir», démine Duflot.

Mais, cette fois-ci, le découragement est sérieux. Le chef des écologistes au Parlement européen rend les armes après la nette victoire dimanche de la motion défendue par Duflot et les siens, accompagnés de proches de Nicolas Hulot (50,3% contre 26,6%). Cette mise en retrait de «Dany» «est une mauvaise nouvelle, assure Yannick Jadot, signataire de la motion de Cohn-Bendit et soutien d'Eva Joly dans la primaire d'EE-LV. Si Europe Ecologie a existé, c'est grâce à Dany. Il a alimenté la locomotive. Il portait - même s'il agaçait - l'inconfort du renouvellement permanent. S'il s'en va, il faut faire gaffe à ne pas faire "que" stabiliser. Il faut poursuivre l'ouverture». Plus que la défaite, les conditions de vote ont fini par agacer l'ex-leader de Mai 68.