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Libération

Quand le pouvoir fait mâle

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Pointés du doigt par leurs collègues féminines, les hommes politiques se cachent derrière la nécessité de séduire et amorcent tout juste leur autocritique.
publié le 31 mai 2011 à 0h00

L'homme politique doit séduire. C'est un peu son métier. La plupart des élus en conviennent, y compris les femmes. Mais les hommes, eux, n'ont-ils pas tendance, dès lors qu'ils sont en responsabilité, à mettre leur pouvoir au service de leur sexualité ? C'est ce que leur reprochent beaucoup de leurs collègues féminines, comme cette élue UMP de l'ouest de la France qui peste contre «ces députés lâchés sans contraintes trois jours par semaines dans la capitale et qui baisent leur assistante quand leur femme est à la maison».

Les élus interpellés commencent par souligner qu'il n'y a, en la matière, pas de spécificité du monde politique. Ces problèmes concernent «toutes les formes de pouvoir, pas seulement le pouvoir politique», assure le député Yannick Favennec (UMP, Mayenne). Son collègue Alain Gest (UMP, Somme) «ne pense pas qu'il y ait plus de problèmes dans le monde politique que dans d'autres activités professionnelles». Il ne faut pas confondre, ajoute-t-il, «les cas qui relèvent de la maladie et ceux qui s'apparentent à de la séduction, même un peu pesante».

«Jouissance». Certains se risquent toutefois à entrer dans la complexité du sujet. C'est le cas d'Hervé Mariton (UMP, Drôme) qui médite sur le sens de la séduction en politique : «Le politique séduit les électeurs comme l'auteur séduit le lecteur.» Mais que penser de l'expression communément admise de «jouissance du pouvoir» ?«On en parle comme