Indemniser les éleveurs frappés par la sécheresse coûtera «plusieurs centaines de millions d'euros», a averti hier le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire. Mais pas question d'impôt sécheresse comme en 1976, les crédits seront versés par le fonds de garantie des calamités agricoles, précise le ministre. La première réunion de ses responsables est prévue pour le 15 juin, et les premiers versements pourront être reçus par les éleveurs avant le 15 septembre. En revanche, les céréaliers sont renvoyés… à leurs assureurs. Dépassant les frontières de l'Hexagone, cette sécheresse va peser sur les cours mondiaux du blé, malgré la décision russe de lever l'embargo sur ses exportations.
Pourquoi la sécheresse semble-t-elle aussi sévère ?
Le territoire français - à l’exception de la bande méditerranéenne grâce aux pluies de mars - a cumulé depuis trois mois un déficit de pluviométrie très marqué et des températures exceptionnellement élevées. Le tout-venant après une pluviométrie d’hiver - celle qui recharge les nappes phréatiques - moyenne et déficitaire dans de nombreuses régions du Nord et de l’Ouest. C’est l’addition de ces trois phénomènes qui exacerbe la sécheresse et provoque la calamité agricole pour les fourrages et les cultures céréalières.
Fin mars, les sols superficiels montraient encore une humidité proche de la normale saisonnière. Mais le mois d’avril est le deuxième avril le plus chaud (plus de 4°C au-dessus de la moyenne 1971-2000) depuis un siècle et le plus sec qu’on a connu depuis 1959. La croissance végét