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Libération

Après le drame DSK, le moment Aubry

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publié le 2 juin 2011 à 0h00

Cela ne fait évidemment plus de doute : Martine Aubry sera, elle aussi, candidate à l’investiture socialiste pour l’élection présidentielle d’avril 2012. Etant garante du respect du calendrier des primaires en tant que première secrétaire, elle ne se déclarera vraisemblablement en bonne et due forme qu’à la fin du mois. En attendant, elle multiplie les signes et son entourage se charge de porter la bonne parole. De toute façon, depuis que Dominique Strauss-Kahn est sorti de l’univers politique, la candidature de la maire de Lille est, non seulement légitime, mais logique. Etant première secrétaire, elle a toutes les raisons du monde d’entrer en lice. Ayant passé un accord avec DSK pour qu’un seul des deux se mette sur les rangs, elle se trouve, en raison des circonstances, déliée de tout engagement. Pour le reste, elle possède sans aucun doute une capacité de rassemblement avec l’ensemble de la gauche supérieure à celle de ses concurrents : elle est l’interlocutrice des Verts et s’entend bien avec la difficile Cécile Duflot. Jean-Luc Mélenchon ne peut pas la traiter comme il avait l’intention de le faire avec Dominique Strauss-Kahn. Elle n’est ni la responsable des programmes d’aide du FMI aux pays en pire crise ni la figure de proue d’un socialisme libéral social. Elle incarne au contraire le socialisme français traditionnel, plus à gauche qu’ailleurs en Europe. Elle est en ce sens davantage l’héritière de Lionel Jospin que la fille de Jacques Delors, sauf peut-être à propo