153 Franklin Street, n'est pas seulement le lieu où Dominique Strauss-Kahn est assigné à résidence à Tribeca, ce quartier d'entrepôts gentrifiés en lofts de luxe du sud de Manhattan. C'est aussi, non sans ironie en ce vendredi de l'Ascension, l'adresse des espoirs politiques déçus pour beaucoup de Français de passage à New York. Une trace physique de la tragique dégringolade dans laquelle l'ancien patron du FMI et grand favori des sondages pour la présidentielle de 2012 a précipité ses ex-futurs électeurs.
«On allait à Ground Zero, j'ai entendu aux informations qu'il était à ce numéro», indique Eva, la quarantaine, accompagnée de ses deux enfants. «Donc il est enfermé là, le pauvre. Moi, ça me fait de la peine, c'est une famille qui est brisée, il a une femme, une fille. Ça me paraît vraiment trop gros, après il a une réputation de pervers sexuel... Mais j'y crois pas», dit-elle.
A ses côtés, Hugo, son fils, sourit, embarrassé. Benjamin, 30 ans, ne rigole pas non plus. «C'est vraiment dur, j'avais vraiment envie de m'engager pour sa campagne. En 2006, j'avais pris ma carte du PS pour voter pour lui à la primaire. On est de sensibilité de gauche mais c'est surtout pour sa vision de l'économie», confie cet expert-comptable aux yeux noirs sous sa casquette.
Irréel
«Ca paraît dingue, un mec aussi brillant qui fait