Dominique Strauss-Kahn a-t-il oui ou non violé une femme ? Est-ce que le maire de Draveil a abusé de son pouvoir pour soumettre ses employées à ses lubies fétichistes ? Quel est le nom de l’ancien ministre, un pédophile qui aurait obligé des garçons mineurs à des actes sexuels, et à qui Luc Ferry se contente de faire allusion ?
Ces questions, nous sommes sur ce point unanimement d’accord, ne doivent pas rester sans réponse. Ce sont des actes qui, s’ils sont avérés, sont innommables, quoique je nous fais confiance pour les nommer au-delà de ce que le langage peut offrir comme possibilités. Les analyses concernant le cas DSK sont nombreuses, et riches, et non dépourvues d’intérêt. Anne Sinclair elle aussi est analysée, passée au crible. Sa personnalité, ses tourments, son amour, ses raisons, sa passion n’ont plus de secret pour personne. Pour certains, elle est la mère d’un homme qui ne peut la reconnaître qu’ainsi, pour les autres, c’est une femme qui accepte tout pourvu qu’elle continue à être l’élue (ce qui revient au même). Peu importe. Il se trouve que je n’en pense rien. Et c’est là que le bât blesse, que l’on puisse n’en rien penser. Il faut à tout prix en penser quelque chose. Et nous nous trouvons dans la situation hallucinante où ne pas donner son avis est suspect. L’opinion gouverne. Et, comme un fait exprès, suivent Georges Tron et l’ancien ministre, accusés eux aussi d’abus de pouvoir entraînant des actes sexuels forcés.
On ne parle plus que de sexe, et ça fait la u