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Interview

Démondialisation : le PS gêné aux frontières

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Déplorant les effets de la globalisation, Jean-Christophe Cambadélis et Arnaud Montebourg s’opposent sur le recours aux mesures protectionnistes.
publié le 7 juin 2011 à 0h00

La mondialisation et son pendant protectionniste (la démondialisation) vont-ils devenir le nouveau clivage de la gauche ? Et donc la nouvelle ligne de fracture au sein du Parti socialiste ? Libération avait invité trois personnalités de gauche pour en débattre : le strauss-kahnien Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS aux affaires internationales, Arnaud Montebourg (1), député de Saône-et-Loire, et Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche. Ce dernier a finalement annulé sa venue.

Arnaud Montebourg, une tentative de définition de la démondialisation…

A.M. : C'est la remise en question d'un système qui a mis en concurrence les protections sociales, les choix fiscaux des peuples, et qui a organisé une sorte de mise aux enchères à la baisse des rémunérations, mettant en concurrence le paysan asiatique payé 40 fois moins que l'ouvrier européen, qui, lui, a deux siècles de luttes sociales à son actif. La démondialisation, ce n'est pas le repli autour d'une nation, c'est au contraire le choix de partager entre le Nord et le Sud une stratégie de protection de mode de vie. C'est une stratégie gagnante pour tous. Au Sud, parce qu'il faut créer des marchés intérieurs après de longues années d'exportation à tous crins. Il faut maintenant développer le pouvoir d'achat de ces travailleurs exploités. Ensuite, au Nord, il faut réindustrialiser des poches de sous-développement qui commencent à apparaître. Ces déséquilibres se résolvent à travers un projet de démondialisation.

Concrètement, comment démondialise-t-on en France ?

A.M. : D'abord, la