Tout ça pour quoi ? La polémique déclenchée il y a un mois, par Laurent Wauquiez, qui dénonçait «les dérives de l'assistanat» comme «le cancer de la société française» est en train de se transformer en immense pschiitt. En mai, le ministre des Affaires européennes proposait cinq à dix heures non payées de travaux obligatoires pour tout titulaire du revenu de solidarité active (RSA). Aujourd'hui, l'UMP évoque un nouveau dispositif de cinq heures de travaux, mais cette fois payées au Smic. Et demain, il y a de grande chance pour que le gouvernement fasse tout pour oublier ce mauvais débat. Exactement comme pour la convention sur l'islam, voulue par Jean-François Copé, le patron de l'UMP, l'essentiel à retenir n'est pas le fond du dossier mais, encore une fois, l'abondante écume que cela a pu produire. Avec un jeu de rôle parfaitement rodé.
Résonance. Prenons donc un ministre de la droite dite «sociale», à la réputation plutôt centriste, qui ose l'expression de «cancer de la société» pour dénoncer un supposé assistanat. Hurlements à gauche, division à droite. Un président de la République qui s'essaye à la posture du rassembleur, défendant «le bilan exceptionnel du RSA» et réaffirmant l'absolue nécessité «de ne pas pousser les divisions dans la société». Tout le monde est gagnant. Comme le décrypte un ministre : «Le Président aime avoir plusieurs fers au feu. Avec Copé, il peut faire vivre des débats qui préoccupe