Menu
Libération
Portrait

Bruno Le Maire le porte-plume

Article réservé aux abonnés
L’ex-bras droit de Villepin prend son rôle de rédacteur du projet très à cœur.
publié le 10 juin 2011 à 0h00

La petite histoire retiendra peut-être que le rédacteur de la plateforme du président sortant pour 2012 a été l’ami et le directeur de cabinet (à Matignon) de son pire ennemi. Comprendre : Dominique de Villepin. Dans la foulée du remaniement ministériel d’octobre, Nicolas Sarkozy, en concertation avec Jean-François Copé, le patron de l’UMP, décide de charger Bruno Le Maire, actuel ministre de l’Agriculture, de la rédaction du programme. Diplômé de l’ENA et ancien élève de l’Ecole normale supérieur, Le Maire, 42 ans, revendique une fibre gaulliste profondément européenne. Pas franchement à l’aise avec les pulsions droitières qui agitent par vagues successives l’UMP. Débat sur l’identité nationale, stigmatisation des Roms, mobilisation contre l’assistanat… à chaque fois, Le Maire maintient ses distances.

Libéral convaincu, ce germanophile prend sa nouvelle mission de rédacteur du projet très à cœur. Et espère convaincre Sarkozy d'une campagne tournée vers le centre, autour des valeurs «d'autonomie, de responsabilité et d'autorité». Il joue là sa place dans le futur dispositif présidentiel et, en cas de victoire, son avenir politique.

Alors, il rédige. Chaque jour, pendant une heure, de sa petite écriture en pattes de mouche, il remplit de notes un cahier à spirales. Tout ce qui peut nourrir sa réflexion : rencontres informelles, lectures, entretiens… Avec la préparation de son G20 agriculture, il a eu l’occasion de voyager en Chine, en Inde, aux Etats-Unis… autant d’occ