On ne peut pas dire que Jacques Chirac soit dans une forme olympique mais pour inaugurer cet après-midi une exposition dans le musée qui porte son nom à Sarran (Corrèze), il était encore assez vif. Aux côtés de sa femme Bernadette, conseillère générale du canton, et face à un François Hollande, président du conseil général tout sourire, l'ancien président de la République a eu ce cri du cœur: «Moi, je vote Hollande!» Une fois, deux fois et une troisième fois avec cette précision: «Sauf si Juppé se présente!» Et de prendre chaleureusement Hollande par les épaules.
Assailli par les journalistes, le bénéficiaire du compliment s'en est tiré, comme à son habitude, avec une pirouette: «Je ne suis pas sûr qu'il viendra voter pour moi à la primaire...» Et d'ajouter, un rien plus sérieux: «Je ne suis pas dans un exercice d'instrumentalisation. Ce ne serait rendre service ni à son livre, ni à ma candidature...»
Dans son livre, deuxième tome de ses mémoires, Jacques Chirac assaisonne Nicolas Sarkozy à plusieurs reprises. En Corrèze, en Monsieur Bernadette, il cultive l'entente cordiale avec le président socialiste du département comme le fait sa femme. On demande à Hollande si Chirac le soutient. Réponse en bois dur: «Il me soutient dans la solidarité pour la Corrèze.» Les deux auraient parlé «d'art chinois», sujet de la très belle exposition Chine de bronze et d'or, montée grâce aux prêts d'un collectionneur de Ho