Nathalie Arthaud est devenue grande. Elle n’a plus besoin d’Arlette Laguiller pour faire son job de porte-parole de Lutte ouvrière (LO) dans les allées de la fête annuelle du parti trotskiste à Presles (Val- d’Oise). Après six participations d’affilée de Laguiller à la présidentielle, cette professeure d’économie-gestion dans un lycée d’Aubervilliers sera, à 41 ans, la candidate de LO en 2012.
A l'entendre, cette édition de la fête de LO, qui s'achève aujourd'hui, n'annonce pas encore le grand soir : «On n'est pas sorti de la crise. Les financiers vont vouloir qu'on passe à la caisse.» Et de la présidentielle, «il n'y a rien à attendre». Le scrutin n'est bon qu'à servir de tribune pour défendre un «programme de luttes» : «Contrôle des comptes des entreprises et des conseils d'administration, interdiction des licenciements, partage du temps de travail et obligation pour les entreprises d'embaucher…»
Trois ans après avoir pris le relais d'Arlette Laguiller, Nathalie Arthaud est désormais rodée au jeu médiatique. Et si la sextuple candidate ne l'accompagne plus dans ses sorties, elle la voit «tous les jours». «Elle regarde toutes mes émissions, on en discute ensemble…», dit Nathalie Arthaud.
Lors de son discours devant quelques milliers de personnes, tous les «ennemis de classe» y passent : le patron de PSA et ses «9 000 euros par jour, samedi et dimanche compris» ; Sarkozy le «réactionnaire» «à la botte» des