François Hollande, député et président PS du conseil général de Corrèze, est candidat à la primaire de désignation du candidat socialiste à la présidentielle.
En déclarant qu’il votera pour vous, est-ce que Jacques Chirac aide la gauche à tourner la page du sarkozysme?
Il a précisé lui-même le sens qu’il voulait donner à ses propos. Je préfère revenir sur ce qu’il a écrit dans son livre, j’imagine après mûre méditation, sur l’atlantisme, le libéralisme et le comportement de son successeur. Là, il ne s’agissait pas d’humour corrézien.
Le soutien d’un ancien président de droite peut-il être un handicap pour vous ?
Dans la vie politique, on reçoit suffisamment de critiques pour prendre les compliments d’où qu’ils viennent ! Au-delà de la boutade de Jacques Chirac, si nous voulons gagner en 2012, il faudra bien qu’un certain nombre d’électeurs qui avaient pu voter hier à droite et qui sont aujourd’hui dans le désenchantement choisissent la gauche. C’est la logique de l’alternance et c’est l’évidence du rassemblement qui avait conduit François Mitterrand à dire qu’il fallait bien des civils pour faire des militaires.
Il y a un débat au PS sur les électeurs à privilégier : les classes populaires, de plus en plus tentées par la droite, voire l’extrême droite, ou les classes moyennes et les seniors. Qu’en pensez-vous ?
Cibler une partie de l’électorat ou, pis encore, en ignorer une autre, c’est ne rien comprendre à ce qu’est le sens même d’un projet politique. Lors d’une élection présidentielle, il faut unir des catégories et des générations différentes autour d’un thème qui fédère. C’est pourquoi je concentre mon message sur la jeunesse. Il ne s’agit pas d’identifier un groupe d’âge à séduire, mais de réconcilier tous les Français autour de l’idée que leurs enfants vivront mieux qu’eux.
Cependant, votre contrat de génération est décrié au PS…
Je n’entends rien de la sorte. Cette mesure permet, à chaque fois qu’un senior est gar