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Libération
EDITORIAL

Paralysie

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publié le 15 juin 2011 à 0h00

Il n'y a aucune raison de se réjouir de l'échec de Nicolas Sarkozy dans la lutte contre l'insécurité. On sait qu'elle frappe d'abord les populations les plus vulnérables, celles que la dureté de la compétition économique laisse sur le carreau, celles que la politique sociale fragilise, celles que l'environnement géographique et familial isole, celles que l'aménagement urbain exclut. Le président de la République, sur le sujet, a malheureusement été inefficace. Martial, il l'a été dans le discours. Pour séduire, d'une part, un électorat populaire, première victime de l'insécurité. Pour murmurer, d'autre part, des mots durs aux oreilles de sa base électorale, pas toujours exposée à la violence, mais toujours friande de la manière forte.
Manière forte mais résultats faibles. A propos des banlieues où les trafics de drogues pèsent lourds dans le tableau noir de l'insécurité, le chef de l'Etat espère que sa politique répressive portera ses fruits. Il n'y a aucune raison de ne pas l'espérer. Mais il est à craindre qu'à long terme, elle ne produise pas les améliorations qu'attendent la population et les élus, souvent de gauche. Car elle a un défaut majeur : elle est hémiplégique. Si le bras droit policier de l'Etat s'agite, son bras gauche reste paralysé. Présence accrue des services publics, plan Marshall en faveur de l'éducation, aides aux associations de préventions et d'animations culturelles sont indispensables à une vraie politique de lutte contre l'insécurité. Le plan b