Femme, de gauche, et symbole d'une réussite industrielle française : trois bonnes raisons pour les politiques de défendre Anne Lauvergeon. Même Jean-Luc Mélenchon, qui est «à titre personnel pour la sortie du nucléaire», disait vendredi sur France Info qu'elle était «une femme remarquable». Chez les socialistes, on dénonce «un mauvais coup à l'industrie française». «Tout ça est le fait du prince», résume la communiste Marie-George Buffet.
«Le limogeage de la présidente d'Areva n'a pas de motif industriel», assurent Benoît Hamon, porte-parole du PS, et Guillaume Bachelay, secrétaire national à l'industrie. «Au début du quinquennat, le pouvoir avait tenté de démanteler Areva au bénéfice de groupes amis», rappellent-ils : «Anne Lauvergeon s'était opposée à cette tentative et avait remporté son bras de fer avec le chef de l'Etat : elle paye aujourd'hui sa résistance et son indépendance.»
Les socialistes n'ont pas oublié qu'elle fut «sherpa» de François Mitterrand dans les sommets internationaux et secrétaire générale adjointe de l'Elysée de 1991 à 1995. «C'est une femme exceptionnelle, que je connais bien», a rappelé Ségolène Royal : «J'ai travaillé avec elle à la présidence de la République.» Autre candidat à la primaire socialiste, Arnaud Montebourg y voit «une grave faute stratégique contre nos intérêts industriels nationaux». Le président du conseil général de Saône-et-Loire est