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Libération
Enquête

Solférino ausculte l’occulte PS marseillais

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Un rapport interne au Parti socialiste sur les soupçons de fraudes qui entachent la fédération doit être remis jeudi à Martine Aubry.
publié le 18 juin 2011 à 0h00

C’est une fenêtre ouverte sur les pratiques douteuses d’une grande fédération socialiste. Depuis trois mois, Alain Richard, ancien ministre de la Défense de Lionel Jospin, dirige une commission qui ausculte les Bouches-du-Rhône, tente de vérifier les accusations portées cet hiver par Arnaud Montebourg. Pendant que la justice creuse les soupçons de corruption, blanchiment et autres trafics d’influence, Alain Richard et sa commission s’attachent au fonctionnement du PS local, dirigé jusqu’en mars par Jean-Noël Guérini. Le rapport doit être remis jeudi à Martine Aubry, avant d’être débattu, le 28 juin, en bureau national. Mais les candidatures pour la primaire s’ouvrant ce jour-là, les affaires marseillaises risquent de se retrouver reléguées au second plan. Ce qui ne suffira pas à clore le débat.

Le travail, très réel, de la commission a permis de libérer la parole à Marseille, au point que les témoignages, désormais, permettent de mieux comprendre comment une fédération peut voter comme un seul homme et mettre la majorité de ses adhérents au service d'un seul homme, Jean-Noël Guérini. Avant, les choses étaient simples. Il suffisait d'acheter de fausses cartes pour peser sur les scrutins et les investitures. A Marseille, une partie des timbres des adhérents fictifs était conservée à la fédé, dans un coffre que l'on appelait «le frigo». En 1999, alors que le PS enquêtait, déjà, sur les pratiques marseillaises, François Rebsamen, alors secrétaire national aux fédérations