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Libération
Interview

«Je suis davantage dans l’action»

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Eva Joly évoque les qualités et les défauts de son adversaire :
Eva Joly le 27 mai 2011 à Berlin, au siège du parti allemand des Verts. (© AFP John Macdougall)
publié le 20 juin 2011 à 0h00

Ancienne magistrate, Eva Joly est eurodéputée d’Europe Ecologie-les Verts (EE-LV).

Avez-vous enfreint le code de bonne conduite avec votre charge violente contre Nicolas Hulot ?

Je n’ai pas dérogé à la charte de bonne conduite, mais refusé la stratégie de l’édredon qui étouffe le débat. Si vous tapez sur Google «écologie punitive», vous trouvez «Rama Yade», «Claude Allègre», «Chantal Jouanno». Dire ça de moi, c’est entretenir une confusion, vouloir jouer sur l’amalgame entre juge et punition. A Lille, j’ai voulu souligner que c’est une faute politique de répandre les arguments des anti-écolos. Tout comme de décerner un brevet de respectabilité à Jean-Louis Borloo ou de laisser penser que nous continuerions à creuser les déficits publics. Nous sommes des adultes, on doit pouvoir se dire des choses qui fâchent, sans aller jusqu’à la rupture.

Etait-ce pour démontrer que vous êtes prête à en découdre pendant la campagne avec vos concurrents ?

Je n’ai pas à faire la preuve de ma pugnacité et de ma détermination. Mon parcours parle pour moi. J’ai porté l’affaire Elf pendant huit ans avec les menaces qui allaient avec. Si la stratégie du Pacte écologique a été un échec, c’est justement parce que Nicolas Hulot a négligé la nécessité de construire un rapport de force. Sur le papier, tout est toujours facile. Moi, j’ai exercé des responsabilités et je sais que les bonnes solutions ne s’imposent pas d’elles-mêmes, que les grandes idées ont besoin d’un grand courage.

Qu’est-ce qui vous différencie de Nicolas Hulot ?

Beaucoup de choses nous réunissent. Notamment le goût du risque et la passion de convaincre. Mais nous ne voyons pas la présidentielle de la même manière. Je crois qu’il a encore du mal à passer de la posture du consei