Nicolas Hulot, photojournaliste, est l'ancien animateur de l'émission Ushuaïa et ex-président de la Fondation pour la nature et l'homme (FNH).
La passe d’armes à Lille entre vous et Eva Joly, qui a récusé l’étiquette d’«écologie punitive» que vous lui avez collée, a-t-elle écorné l’image de la primaire ?
Je crois que cela ne change rien en ce qui concerne l’issue de la primaire. Cela conforte ceux qui sont pour Eva et ne dissuade pas ceux qui sont pour moi. Mais à l’extérieur, pour les non-initiés, cela offre un spectacle affligeant. Cette agression délibérée m’a déstabilisé, car je ne comprenais pas à quoi Eva faisait référence, m’étant obligé à un code de conduite sans mots blessants à son égard. C’était le monde à l’envers, car ça fait deux mois qu’on se prend des rumeurs et des suspicions et qu’on s’interdit de répondre.
Vous avez bien parlé d’«écologie punitive».
J'ai employé ce terme pour désigner une écologie de la dénonciation qui n'est pas la mienne, puisque je défends une écologie d'action, de proposition, positive. Celle la même que porte Europe Ecologie-les Verts [EE-LV]. Je ne comprends pas pourquoi Eva s'est sentie visée.
Cela n’a-t-il pas servi à clarifier vos positionnements respectifs ?
Cela a permis d’établir une vraie distinction dans la façon dont nous voulons porter nos convictions et nos propositions. Nous devrons affronter la coalition des profiteurs du système et des partisans du statu quo quand nous serons associés au pouvoir. Mais pour l’instant nous n’y sommes pas ! Il nous faut convaincre le plus grand nombre pour construire une majorité alternative, donc aller vers des gens qui sont souvent dans la précarité, la souffrance ou l’ignorance de nos sujets. Sans les brusquer ni les blesser. La conviction ne