Ainsi la France deviendrait-elle une République qui exige des personnes nées sur son sol de parents étrangers nés à l’étranger de choisir entre sa pauvre nationalité d’origine et la nettement plus chic bleu-blanc-rouge. Ainsi cette vieille patrie, qui aime tant se pavaner comme celle des droits de l’homme, subordonnerait-elle l’acquisition de sa nationalité à la renonciation à une autre, «étrangère». Voilà ce à quoi ressemblerait ce pays si d’aventure les préconisations de la mission parlementaire animée par le député UMP Claude Goasguen venaient à se transformer en droit positif. Il ne s’agit certes pas, pour l’instant, d’un projet ou d’une proposition de loi, tout au plus d’éléments versés au débat de la présidentielle. Pure gesticulation d’agités, chacun à la droite de ses amis respectifs, ou simple coup de sonde comme ceux qu’affectionne Patrick Buisson, le conseiller de l’Elysée spécialiste en sondages ? Peu importe. Car ce rapport participe surtout d’un lourd climat, celui-là même qui règne au sommet du foot français comme au cœur de la République des lettres quand Richard Millet, taxidermiste de la langue française mais surtout éditeur de la blanche et tout juste centenaire maison Gallimard, pérore, au micro d’Alain Finkielkraut, qu’on ne saurait prétendre être français lorsqu’à la troisième génération on prénomme ses enfants Mohamed ou Djamila. Nouvelle preuve que, s’il ne siège pas au Parlement et n’est pas prêt de gagner les élections, le Front national déjà a inve
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