La droite dure, regroupée sous le nom de «Droite populaire», a peur de rater le train du sarkozysme version 2012. Alors, pour alerter le chef de gare, elle s'agite et donne de la voix. Pas sûr qu'elle soit entendue. En pleine cogitation sur l'architecture de son futur projet présidentiel, Nicolas Sarkozy indique depuis plusieurs mois qu'il ne veut plus être le candidat clivant de 2007. L'heure est au «président rassembleur». L'iconoclaste bling-bling qui proclamait «la rupture» a relu ses classiques. Ceux des grands anciens François Mitterrand et Jacques Chirac qui ont joué l'apaisement pour conquérir un second mandat élyséen. «La France unie» en 1988 pour l'un au lieu des 110 propositions pour «changer la vie» de 1981 ; «La France en grand, la France ensemble» pour l'autre en 2002 plutôt que la «fracture sociale» de 1995.
Il y a un an à peine, une éternité, Nicolas Sarkozy prononçait, au cœur de l'été, son fameux discours de Grenoble avec promesses de chasse aux Roms et de déchéance de nationalité pour les criminels devenus français. Des charters ont bien été affrétés, les caméras ont filmé quelques semaines les opérations coups-de-poing… Mais la déchéance de la nationalité n'a pas été mise en œuvre. La constitutionnalité d'une telle mesure n'avait même pas été vérifiée ! Or, selon l'un des plus proches conseillers politiques du chef de l'Etat, ce virage sécuritaire a été une «erreur majeure». Et selon lui, un