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Libération

Crise économique et tentation des années 30

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publié le 23 juin 2011 à 0h00

Chacun le constate et peut malheureusement le vérifier : la crise économique et monétaire actuelle est la plus grave que le monde ait eue à affronter depuis la grande crise des années 30. Les gouvernements et les institutions internationales disposent certes en 2011 de connaissances et de moyens d’intervention, donc de répliques qui n’existaient pas il y a quatre-vingts ans. En revanche, la mondialisation accélère et amplifie la vulnérabilité générale, la contagion immédiate de chaque nouvelle secousse. Depuis 2008, celles-ci ne cessent de se succéder, particulièrement désastreuses en Europe et notamment en Europe méridionale.

On se rappelle que dans les années 30 la grande crise avait provoqué sur le Vieux Continent des convulsions politiques qui avaient engendré une chaîne dramatique de dictatures (Allemagne, Italie, Espagne, Roumanie, Hongrie, Autriche, Tchécoslovaquie, Portugal, Grèce, Yougoslavie, Pologne, Bulgarie) puis la guerre la plus féroce, la plus sanglante et la plus totale de l’Histoire. Nous n’en sommes pas là et ce qui se produit actuellement ne correspond qu’à la première phase de cette tourmente des années 30 qui a enfanté la catastrophe de 1939-1945. Encore faut-il que la mémoire soit attentive et, en l’occurrence, dissuasive car les éléments constitutifs de la première phase des années 30 sont aujourd’hui réunis : crise économique, désastre social, montée du populisme et de l’extrême droite, spectre de la xénophobie, du nationalisme, du protectionnisme, de