En matière de storytelling, ce pourrait être un cas d’école. Alors que l’annonce attendue de la candidature de Martine Aubry à la primaire socialiste devrait occuper la semaine prochaine l’espace médiatique, le secrétaire général de l’UMP a décidé de contre-attaquer en discréditant la primaire.
Mardi à l'Assemblée nationale, aux questions d'actualité, Jean-François Copé a donc ouvert le feu en interrogeant le ministre de l'Intérieur sur «ce qu'il en sera du respect de ceux de nos compatriotes qui, dans telle ou telle ville socialiste, soit parce qu'ils en sont fonctionnaires, soit parce qu'ils y sont présidents d'association et bénéficient de subventions de la mairie, soit encore parce qu'ils sont demandeurs d'un service public, de places en crèche, par exemple, n'iront pas voter à ces primaires».
«L'organisation des primaires apparaît régulière», a répondu Claude Guéant, mais «il nous faut obtenir des garanties sur la destruction immédiate des listes d'émargement». Ce sera fait, ont promis les socialistes.
Mais le but est atteint. Il est évidemment de créer un climat de suspicion autour du processus de la primaire. Cela permet au passage de rappeler les soupçons de fraude qui avaient pesé en 2008 sur le congrès socialiste de Reims, et d'insinuer que les élus PS locaux font peser sur les fonctionnaires municipaux une insupportable pression clientéliste. Jean-François Copé lui-même ne s'en cache pas : «On sème des petits cailloux», avoue-t-il,