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Libération

Réforme du bac, échec en continu

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Nombreux sont les élus, proviseurs ou même ministres qui souhaitent modifier l’examen.
publié le 24 juin 2011 à 0h00

Et voici que resurgit, toujours insaisissable, le vieux serpent de mer de la réforme du bac. Depuis une trentaine d'années, il n'est pas un ministre de l'Education nationale qui n'ait eu à se poser la question. Les archives parlementaires et gouvernementales débordent de rapports sur le coût exorbitant et sur l'efficacité douteuse de ce qui reste, en théorie, le diplôme d'accès à l'enseignement supérieur. «Une usine à gaz !», tempêtent ses détracteurs, alignant une kyrielle de chiffres faramineux : 4 millions de copies, 4 000 sujets et plus de 130 000 correcteurs dans 75 disciplines dont une cinquantaine de langues.

«Un jour, il y aura un gros pépin et le bac explosera», confiait en 1997 le responsable du syndicat des proviseurs, Jean-Jacques Romero. Hier, son successeur Philippe Tournier se demandait si «le gros pépin» n'était pas d'actualité: «Notre système est en crise, il l'était depuis longtemps, mais il est rattrapé par les nouvelles technologies.» Comme la plupart de ses collègues, ce proviseur estime qu'il faut «reprendre collectivement le débat» pour trouver d'autres formes d'évaluation. Depuis le début des années 80, tous les experts ont préconisé la même solution : le développement du contrôle continu. Certains ministres ont tenté de les suivre: Lionel Jospin en 1990, Claude Allègre en 2000 et François Fillon en 2005. Ils ont tous dû renoncer face aux protestations, souvent massives, d'enseignants et de lycéens.

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