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Libération

Des coming out politiques risqués

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Jean-Luc Romero, conseiller régional apparenté PS, ex-UMP, consacre un livre aux «homos politicus».
publié le 25 juin 2011 à 0h00

Un homo politicus, ça existe ? Avant la publication de son livre sur homosexualité et politique, Jean-Luc Romero, ancien secrétaire national de l'UMP, aujourd'hui conseiller régional d'Ile-de-France apparenté PS, a reçu «des appels terrorisés» d'élus… paniqués à l'idée de figurer dans son opus (1). «J'ai sollicité des gens importants à l'UMP ou au PS, pour parler ouvertement de leur homosexualité cachée. On m'a répondu: "Attends, je réfléchis", ou "Ce n'est pas mon dernier mandat", ou encore "Toi, tu n'as pas fait carrière". Les gens ont la trouille.»

Lui-même homo, Romero ne balance pas de noms dans son livre. Mais s'interroge : pourquoi on ne compte en France qu'un seul ministre ouvertement gay (Frédéric Mitterrand), aucun député, pas de sénateur ? Sûrement parce la vie privée de ces hommes publics leur appartient, et qu'ils estiment que ce n'est pas une composante de l'action politique. Romero est plus cash : pour lui, au Parlement, les «spécialistes de la double vie sont légion».«Certains élus courent les saunas à Paris, mais quand ils retournent en province, c'est autre chose. Tout le monde a peur.» Parce que la classe politique est «décalée», et «n'a plus le pouls de la société». Pourtant, il y voit une erreur d'appréciation : «Les gens ne les jugeront pas là-dessus.»

Placard. Emmanuel Blanc, président de Gaylib, club homo associé à l'UMP et conseiller municipal cannois, en sourit :