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Libération

Com un sou neuf

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La rareté a remplacé l’hyperactivité sarkozienne.
publié le 27 juin 2011 à 0h00

Si vous vouliez faire éructer Nicolas Sarkozy, il suffisait de prononcer le nom de Jacques Pilhan. Ce gourou de la communication politique, ancien conseiller de François Mitterrand et de Jacques Chirac, est le grand théoricien de «la rareté» en politique. Pour le chef de l’Etat, Pilhan a longtemps été synonyme de ringard, avocat de la vieille «politique à la papa». Par contraste, la rupture sarkozyste devait au contraire passer par la démultiplication sur tous les fronts. Réagir à chaud, saturer l’espace médiatique. Bref s’occuper et parler de tout, tout le temps.

Quatre ans après, rétropédalage. Voilà les proches de Sarkozy d'en référer à la si chère «rareté» de Pilhan. «Après quatre ans de chantier, on peut maintenant passer à autre chose. Il faut arrêter de donner l'impression de monter sans arrêt au front. Il faut que l'on trouve une forme de sagesse active», décrypte Franck Louvrier, l'homme de la com. Sarkozy ne change rien à ses deux déplacements hebdomadaires en province. Pas plus qu'il ne renonce à son activisme, sa marque de fabrique. «Il est toujours aussi présent sur le terrain, mais son expression publique est devenue plus apaisée, plus maîtrisée et moins dispersée», poursuit un conseiller. Son entourage a fini par le convaincre que continuer sur le rythme et la tonalité du début du quinquennat jusqu'en 2012 allait créer des séquelles irrémédiables dans une opinion déjà fatiguée du «trop de Sarkozy». «Cette fois-ci, il nous a écouté