«Il écoute. Et on dirait même qu'il entend !» s'emballe l'un des convives du petit déjeuner des dirigeants de la majorité. Le mardi, Nicolas Sarkozy avait pris l'habitude d'inaugurer ce rendez-vous hebdomadaire par un long monologue. Une distribution de bons et de mauvais points. Et un grand numéro d'autosatisfaction. Depuis cette année, il se contente d'une brève introduction et donne davantage la parole.
Les parlementaires reçus ces dernières semaines à l'Elysée font le même constat. «Il est très calme, de plus en plus serein, complètement dans ses habits de président», constate Alain Gest, pilier du petit groupe des députés sarkozystes. Même les gaullistes allergiques au style Sarkozy reconnaissent un changement : «Il fait des efforts, c'est vrai. Il essaie de gommer ce qui relève du show», constate le député des Yvelines Etienne Pinte. Le sénateur du Nord Jean-René Lecerf parle, lui aussi, d'évolution positive. Fini les déplacements éclair où il ne reste que dix minutes sans voir personne : «Le 3 mai, à Gravelines, il a pris son temps, les élus locaux y ont été sensibles.»
Cette sérénité nouvelle n'est pas sans rapport avec l'affaire du Sofitel de New York : «A côté de DSK, je suis un moine tibétain», a expliqué le chef de l'Etat à des députés. Mais la mystique à ses limites. Dès lors qu'il s'agit de neutraliser des gêneurs centristes, le naturel du tueur revient au galop. Les noms d'oiseau, les sarcasmes, tout y passe, notammen