Menu
Libération

Ministères pleins

Article réservé aux abonnés
Le gouvernement, musclé, a retrouvé son rôle.
publié le 27 juin 2011 à 0h00

Un gouvernement qui gouverne. Pour réussir l'opération présidentialisation, l'Elysée devait impérativement satisfaire cette exigence, maintes fois formulée depuis le début du quinquennat par les gardiens des tables de la Ve République. Un bon mot de Jean-Louis Borloo avait bien résumé le problème : «Sarkozy ? C'est le seul qui a été obligé de passer par l'Elysée pour devenir Premier ministre.»

Tout cela a changé, depuis les remaniements des 14 novembre et 27 février, avec la montée en puissance des jeunes loups chiraquiens, François Baroin et Bruno Le Maire. Et plus encore avec la promotion de Claude Guéant à l'Intérieur et d'Alain Juppé aux Affaires étrangères. Le chef de l'Etat a confié à François Fillon l'animation d'un «gouvernement de professionnels». Une façon de reconnaître que les précédents ne l'étaient pas tout à fait. Libérés de la tutelle constante de l'Elysée, Matignon et les ministères ont une autonomie plus large. «La vraie nouveauté, c'est qu'il a aujourd'hui une relation beaucoup plus confiante avec nous. Il ne passe plus son temps à nous tester, comme au début», confie un ministre. Tout à son projet de professionnalisation, le chef de l'Etat s'est même interdit, en début d'année, de distribuer des secrétariats d'Etat pour compéter le casting gouvernemental et remercier les centristes fidèles. Respectera-t-il jusqu'au bout cette louable discipline ? Peu probable. Car les centristes qui n'ont pas suivi Borloo ont bon espoi