Et si Nicolas Sarkozy était en train de devenir (un peu) Président ? Un Président de droite bien sûr. Mais un Président quand même. La majorité attend depuis tellement longtemps ce moment qu'elle en rêve à haute voix. Et l'opposition, elle, ne veut pas le voir, car elle le redoute secrètement. La personnalité de Sarkozy ayant été pendant longtemps son allié objectif. Mais voilà, depuis plusieurs semaines, Sarkozy réussit la prouesse de s'exprimer en chef d'Etat. Sans dérapage, ni polémique. Avec même parfois un peu de hauteur de vue. Cet équilibre fragile tient debout depuis le fameux «amis pédophiles, bonsoir», lancés aux journalistes qui l'accompagnaient au sommet de l'Otan à Lisbonne, en novembre. Ce matin, il va tenter de poursuivre sur cette miraculeuse lancée, lors d'une conférence de presse à l'Elysée (la deuxième depuis le début de l'année), consacrée à son grand emprunt (lire page suivante) lancé en pleine crise. Une occasion de vendre son bilan en matière économique et d'occuper le terrain médiatique la veille de la déclaration de Martine Aubry à la primaire socialiste.
«Apaisé». Samedi, devant les militants de l'UMP (lire page suivante), François Fillon avait donné le la : «L'homme de 2007 n'est plus tout à fait celui de 2011.» Un slogan qui risque d'être repris en chœur par la majorité. Sans que l'on sache vraiment dans quelle mesure tout cela relève d'éléments de langage ou de réelles convictions. Le fait est q