L'Elysée vit une petite révolution silencieuse. Notamment depuis que Xavier Musca en est devenu, en février, le secrétaire général à la place de Claude Guéant, parti au ministère de l'Intérieur à l'occasion du dernier remaniement. «Cela change tout. Le mode de fonctionnement de l'Elysée est en train de redevenir normal», assure un visiteur du soir. Claude Guéant, élevé au rang fictif de vice-premier ministre, concentrait un nombre affolant de décisions entre ses seules mains. Cultivant le secret, les réseaux parallèles et, surtout, l'exclusivité de la relation avec le chef de l'Etat. «C'était impossible de s'entretenir avec le Président sans Guéant», se souvient un proche.

Sherpa. Avec Henri Guaino, il était le seul conseiller à être autorisé à s'exprimer dans les médias. Ce qu'il ne se privait pas de faire. Une anomalie qui a largement entretenu la suspicion entre Nicolas Sarkozy et son Premier ministre, François Fillon. Depuis l'arrivée de Xavier Musca, tout est revenu dans l'ordre classique de la V^e République. Se refusant à intervenir dans les médias, Xavier Musca est redevenu un secrétaire général muet (même s'il parle aux journalistes mais en off). Ensuite, «il délègue beaucoup plus. Il fait confiance et ça respire mieux», assure un conseiller. Ce que confirment de nombreux ministres. Mais surtout, «il peut dire au Président ce qu'il pense franchement. Y compris s'il n'est pas d'accord. Ce que Guéant ne faisait