C’était en 2007, au moment où démarrait la campagne présidentielle : «J’ai changé», disait alors Nicolas Sarkozy, dans un mantra censé signifier le don de sa personne à la France et la transformation de l’homme politique en président de la République. C’est en 2011, au moment où démarre une nouvelle campagne présidentielle : «Il a changé», disent à nouveau les entourages, les conseillers et la rumeur venue des dîners en ville. Entre les deux dates, une pratique du pouvoir qui a péniblement évolué, de l’hyperprésidence au retrait contraint des premières loges. Et un certain nombre de crises, économique, financière, diplomatique, militaire, de ces événements qui, nous dit-on, trempent le caractère d’un homme et forgent le profil du futur candidat : l’homme d’expérience, le président protecteur, celui qui veut, pour le bien de la France, achever le travail entamé et se tourner, comme aujourd’hui en conférence de presse, vers l’avenir. Pièce à pièce, se mettent en place les grands éléments du récit qui va se déployer pendant la présidentielle. Enjeu : gommer les aspérités, réécrire l’histoire, défaire l’indéfendable, changer de changement, passer de l’apologie de la rupture à celle de la continuité. Et, une nouvelle fois, psychologiser la politique pour que la difficile réforme d’un homme devienne, métaphoriquement, celle du pays. Les ficelles sont grosses mais potentiellement efficaces, surtout dans le cadre d’une élection qui favorise plus la mystique que la politique. A la ga
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