«Courageuse», d'y aller quand même, «vu l'état du Parti socialiste» : dans le métro, hier matin, les Lillois approuvaient plutôt la candidature de Martine Aubry, leur maire, à la primaire pour la présidentielle. «Je trouve que c'est une femme qui a montré qu'elle a de la carrure, depuis qu'elle est patronne du PS», estime Patricia, secrétaire. «Avec elle, la ville s'est embellie, au niveau des quartiers populaires, comme Bois-Blancs, ça bouge, elle essaye de casser les images négatives. Lille est le vivier qui lui a permis de monter.»

Activisme. Celle qu'on appelle désormais «Martine», et non plus «la mère Aubry» s'est fait une place au soleil lillois. «Pourtant, elle n'avait pas très bonne réputation en arrivant», note, malicieuse, Martine, enseignante à la fac. On la sait sèche avec ses collaborateurs, capable de grosses colères. Mais elle est aussi décrite comme «accessible, humaine et dynamique», des adjectifs nouveaux dans la bouche des Lillois. Tous lui reconnaissent son activisme dans les quartiers difficiles, sa vraie volonté de mélanger les publics. Comme à Saint-Sauveur, d'où elle présente sa candidature ce matin, où les expositions gratuites attirent tous les publics, à côté des enfants du quartier qui profitent du terrain de jeu. «Elle incarne mieux les idées sociales, de mixité», explique Patricia. Mieux que qui ? «Je préfère Martine à DSK», sourit Henri, 52